Féminisme pour les 99%, C. Arruzza, T. Bhattacharya, N. Frazer
Avant / 5 décembre 2020

Comme son titre et sous titre l’indique, cet essai est avant tout un manifeste souhaitant être avant tout inclusif – la parfait inculusivité étant difficile à atteindre, ce manifeste est aussi uin point de départ, un énonication de principes et une promesse. Il est fortement anti-capitaliste, et explique en quoi le capitalisme et le féminisme libérale, de manière directe ou indirecte (notamment sur la question écologique) ne sont pas compatibles avec le féminisme. Il est découpé en 11 thèses indiqués ci-dessous. J’ai trouvé cette lecture intéressante car j’ai rarement vu des écrits expliquant comment le capitalisme impacte la lutte pour l’égalité hommes-femmes. Thèse 1. Une nouvelle vague féministe réinvente la grève Thèse 2.Le féminisme libéral est en faillite. Il est temps de s’en débarrasser Thèse 3. Nous avons besoin d’un féminisme anticapitaliste – un féminisme pour les 99 % Thèse 4. Ce que nous traversons, c’est une crise de la société dans son ensemble – et la source du problème est le capitalisme Thèse 5. Dans les sociétés capitalistes, l’oppression de genre est enracinée dans la subordination de la reproduction sociale à la production marchande. Nous voulons remettre les choses dans le bon sens Thèse 6. La violence de genre…

Les gros mots, abécédaire joyeusement moderne du féminisme, Clarence Edgar-Rosa
Avant , Recueil / 29 septembre 2020

Comme l’indique le titre, cet essai est un recueil de définitions pédagogique couvrant un vaste nombre de notions nécessaires pour comprendre le féminisme et le sexisme. Agréablement illustré et mise en page, il permet soit de partir avec des bonnes définitions en tête, soit de découvrir des termes plus précisément ou d’en découvrir. De nombreuses notes invitent à découvrir d’autres lectures, et deux index, un alphabétique et un thématique permettent de ‘s’orienter et retrouve facilement des notions recherchées.

Ces hommes qui m’expliquent la vie, Rebecca Solnit
Avant , Essai , Livre , Recueil / 25 février 2020

Rebecca Solnit est une autrice américaine touche-à-tout, ayant écrit de nombreux ouvrages sur des sujets divers et variés, avec un accent sur la culture et l’art. Elle a publié de nombreux articles sur le féminisme, qui sont compilés dans cet ouvrage. Cet essai est un recueil de 9 textes: Chapitre 1: Ces hommes qui m’expliquent la vie (2008) suivi du post-scriptum L’autrice conte une histoire badine d’une occasion où elle s’est fait mecspliquer son domaine de compétence et le livre qui en traitait dont elle était l’autrice, pointant qu’elle a eu du mal à faire comprendre à l’homme qu’elle avait écrit le livre. Elle va ensuite plus loin, et pointant les nombreuses conséquences de l’incapacité à croire et écouter les femmes, comme sur les demandes d’injonction d’éloignement, où la victime doit prouver de son honnêteté. Elle surligne aussi le fait que les femmes doivent non seulement prouver leurs compétences, mais aussi lutter contre ce phénomène qui les efface. Chapitre 2: La guerre la plus longue (2013) La guerre la plus longue parle des meurtres et des viols, en soulignant que les femmes sont les principales victimes et que les meurtriers et les violeurs sont en majorité des hommes, et qu’on…

Blues et féminisme noir, de Angela Davis
Avant , Essai / 21 avril 2019

Voilà un essai, ou un contre-essai, visant à donner à trois grandes artistes noires américaines leurs places dans l’histoire: Gertrude “Ma” Rainey et Bessie Smith, reines du blues dans les années 20, et Billie Holiday, chanteuse de blues et de jazz dans les années 40 de Strange Fruit qui fait l’objet des deux derniers chapitres. Les deux premières se sont servies de la musique et de leur voix pour parler de leurs revendications contre le racisme, le patriarcat et leur émancipation. elles sont alors des précurseuses, donnant des outils pour les luttes contre la ségrégation et pour le féminisme à venir. Parce qu’elles étaient des femmes noires, leur contribution que ce soit pour la musique ou pour le militantisme est souvent effacé et déformé. Listes des chapitres et thèmes autour de Gertrude Ma Rainey et Bessie Smith: -Idéologie, sexualité, vie domestique -Rivales, petites amies, coseillères -Thématique du voyage dans le blues des femmes -Bessie Smith, Gertrude “Ma” Rainey et les politiques de la contestation blues -Spiritualité et conscience de soi -Le Blues et l’esthétique noire Billie Holiday, chanteuse des années 40, a été réduite à une chanteuse de chansons d’amour, qui ne comprenait pas le sens et la portée de…

Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, Emilie Plateau
Avant , BD , biographie / 21 avril 2019

Il s’agit de l’adaptation BD de Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin écrit par Tania de Montaigne. Si la BD est inspirée (le texte est le même que dans le livre) de l’essai, il se focalise essentiellement sur la vie de Claudette Colvin quand le livre pour digresser sur d’autres points (notamment le racisme d’aujourd’hui), et un lexique apporte un complément sur le contexte. Le style est très sobre et la BD se lit bien. Si cela vous a plus, je vous conseille de lire le roman.

Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, Tania de Montaigne
Avant , biographie , Essai / 21 avril 2019

Ce court essai raconte l’histoire méconnue de Claudette Colvin et la raison pour laquelle elle a été effacée de l’histoire au profit de Rosa Parks et de Martin Luther King. A 15 ans, dans l’Alabama ségrégationniste, Claudette Colvin refuse de céder sa place à une personne blanche dans un bus. Claudette Colvin aurait pu être Rosa Parks, mais elle ne sera pas utilisée comme symbole quand elle tombera enceinte, sans être mariée, d’un noir très clair de peau. Elle a pourtant activement participé à la lutte contre la ségrégation, et de ses mésaventures, les activistes s’appuieront et, ce, malgré elles. Le livre retrace au delà de son histoire celle de l’invisibilisation de Claudette Colvin malgré son sacrifice, et aussi celle, dans une moindre mesure, des femmes ayant participé au Boycott et de Rosa Parks qui permettront de par leur courage à Martin Luther King de devenir e père de la lutte pour les droits civiques. Tania de Montaigne souligne dans son livre des exemples de racisme toujours actuel, nous rappelant que la lutte contre cette oppression reste d’actualité. Ce livre m’a fait découvrir (sans doute un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais, sans doute) Jim Crow et souligne…

La pensée féministe noire, Patricia Hill Collins
Avant , Essai / 21 avril 2019

Voici un ouvrage massif et documenté sur la pensée féministe noire qui est un vrai coup de cœur dans la bibliothèque de ce site. Il s’agit d’un best seller publié en 1990 aux Etats-Unis et qui a été traduit en 2016 par la maison d’édition canadienne remue-ménage. Après une préface de la traductrice et les préfaces des deux éditions de l’autrice, la première partie explique l’histoire du féminisme afro-américain, les difficultés auquel il a fait face, mais également revient en détail sur les oppressions que subissent les afro-américaines et l’importance de l’entraide dans la communauté, en n’excluant aucun oppresseur : l’homme blanc, la femme blanche, l’homme noir. L’ouvrage fait référence à de nombreuses sources de connaissances situées pour définir l’oppression intersectionnelle que subissent les africaines américaines: toutes les femmes ne sont pas des universitaires, comme Sojourner Truth, militante du XIXème siècle qui ne savait ni lire ni écrire. La première partie entreprend de définir le féminisme noir, la deuxième décline et approfondit des thèmes. Personnellement, le plus enrichissant et le plus marquant a été celui sur la politique sexuelle, où l’autrice décrit les stéréotypes concernant les femmes noires et la sexualité en plusieurs figures caricaturales et les conséquences que cela…

Ouvrir la voix, d’Amandine Gay
Avant , Film / 31 mars 2019

Ouvrir la voix est un film-documentaire où Amandine Gay donne la parole à des afro-descendantes noires habitant en France et en Belgique, et qui sont invitées à parler de leur vécu et du racisme ordinaire. Beaucoup de témoignages recoupent ceux du recueil Noire n’est pas mon métier, qui se concentraient sur le monde du cinéma et des médias. Ici, beaucoup plus de sujets sont abordées: le racisme ordinaire, le rapport à la beauté occidentale (peau claire+cheveux lisses) & l’éclaircissement de la peau et le lissage des cheveux, le fait d’être ramené à l’Afrique même quand on est de nationalité française, les remarques sur l’accent ou le non-accent africain, la sexualité souvent fantasmée des femmes noires (c.f. La pensée féministe noire de Patricia Hill Collins), le rapport à la France malgré le racisme. C’est un film précieux pour les personnes racisées, qui s’y retrouveront et peut-être pour les autres, s’ils veulent prendre conscience du racisme dont ils sont forcément, quelque part, les acteurs. Le site du film

Noire n’est pas mon métier, sur une idée de Aïssa Maïga
Avant , Recueil / 30 mars 2019

Ce livre est un recueil dirigée par Aïssa Maïga d’actrices et de célébrités des médias noires en France. Au delà des témoignages, parfois très éprouvants (Balance ton Poulpe raconte une agression sexuelles) se dresse le portrait peu flatteur du misogynoir (l’oppression enchevêtrée du sexisme et racisme que subissent les femmes noires)  en France dans le monde du cinéma. Que ce soit dans la formation où elles doivent se battre pour aller jusqu’au bout de celles-ci, les rôles limitées au stéréotypes des mamas africaines, les réalisateurs qui demandent des accents qui fassent assez africains ou disent ne pas vouloir plus d’une actrice noire dans leur film, il est impossible de ne pas s’arracher les cheveux en lisant ses précieux témoignages. Si vous êtes encore convaincu(e)s que la non présence des femmes noires dans le cinéma français ou dans les corps de ballet est seulement dû au fait qu’il n’y a pas d’actrices ou de danseuses, ce livre vous fera changer de point de vue. Comme disait Viola Davis à la cérémonie des Emmys (cité à juste titre): “La seule chose qui différencie la femme de couleur de toute autre personne, c’est l’opportunité”. Site de l’éditeur

Afrofem, collectif Mwasi
Avant , Essai , Recueil / 3 mars 2019

Le collectif Mwasi,collectif non-mixte afroféministe. Mwasi, qui veut dire “femme” en kongolais, a publié aux éditions Syllepse un petit recueil, combinant des déclarations politiques du collectif et des essais sur divers sujets sur le misogynoir en France. Malgré sa taille, ce livre constitue une très bonne introduction et m’a ouvert les yeux sur certaines facettes du racisme en France que j’ignorais. Voici la liste de ses chapitres : La nécessité d’un afroféminisme au quotidien 1. Nous sommes le rêve le plus féroce de nos ancêtres 2. Négrophobie partout, justice nulle part Lettre au féminisme blanc Déclaration pour la journée international des femmes 2017 3. De la lutte des classe: qui fait le ménage à la fête de l’Huma ? 31 mars 2016: cortège anti-raciste contre la loi travail 4. Qui nous protège de la police ? 5. Queer sans strass ni paillettes 6. S’aimer politique entre femme noires et hommes noirs. 7. Internationalisme: Nous somme africain.es Déclaration des féministes noires au forum internationale des féminismes à Bahia (Brésil) J’ai tellement de choses à dire. Mais les gens ne m’invitent ici que parler que de ça. 8. La flamboyance 1976, l’affirmation d’un féminisme noir en France