Ces hommes qui m’expliquent la vie, Rebecca Solnit
Avant , Essai , Livre , Recueil / 25 février 2020

Rebecca Solnit est une autrice américaine touche-à-tout, ayant écrit de nombreux ouvrages sur des sujets divers et variés, avec un accent sur la culture et l’art. Elle a publié de nombreux articles sur le féminisme, qui sont compilés dans cet ouvrage. Cet essai est un recueil de 9 textes: Chapitre 1: Ces hommes qui m’expliquent la vie (2008) suivi du post-scriptum L’autrice conte une histoire badine d’une occasion où elle s’est fait mecspliquer son domaine de compétence et le livre qui en traitait dont elle était l’autrice, pointant qu’elle a eu du mal à faire comprendre à l’homme qu’elle avait écrit le livre. Elle va ensuite plus loin, et pointant les nombreuses conséquences de l’incapacité à croire et écouter les femmes, comme sur les demandes d’injonction d’éloignement, où la victime doit prouver de son honnêteté. Elle surligne aussi le fait que les femmes doivent non seulement prouver leurs compétences, mais aussi lutter contre ce phénomène qui les efface. Chapitre 2: La guerre la plus longue (2013) La guerre la plus longue parle des meurtres et des viols, en soulignant que les femmes sont les principales victimes et que les meurtriers et les violeurs sont en majorité des hommes, et qu’on…

Gros n’est pas un gros mot, Daria Marx & Eva Perez-Bello (Gras Politique)
Essai / 17 juin 2019

Ce recueil est un manifeste et un récapitulatif des manifestations de la grossophobie, ou l’oppression subie par les personnes grosses. Découpée en 19 pages très concis, on découvre (en particulier si on n’est pas concerné.e) comment se manifeste la grossophobie. Selon la société, être gros implique forcément une mauvaise santé, or, ce n’est pas le cas. Être gros peut être un facteur de comorbidité, mais pas nécessairement un problème en soi. Cependant, le corps médical et l’hôpital maltraite les gros: cela va des médecins qui vont se concentrer sur le poids des malades, venus pour des maux n’ayant rien à voir avec leurs poids, au matériel médical pas adaptés (brassard avec écrit “obèse”, fauteuil roulant trop étroit). Les médecins veulent mettre les gros aux régimes, mais les études et les statistiques montrent que les régimes restrictifs ont peu de chances de faire des personnes grosses des personnes minces à terme, et risquent d’aggraver les TCA, auxquelles les gros.s.es sont fortement sujets. Les chirurgies, au delà de leur caractère définitif, ont un retour d’efficacité bien moindre que celui vanté par les médias. Les gros.ses voulant des enfants devront trouver des médecins non grossophobes pour effectuer leur suivi et auront, paradoxalement, beaucoup…

Blues et féminisme noir, de Angela Davis
Avant , Essai / 21 avril 2019

Voilà un essai, ou un contre-essai, visant à donner à trois grandes artistes noires américaines leurs places dans l’histoire: Gertrude “Ma” Rainey et Bessie Smith, reines du blues dans les années 20, et Billie Holiday, chanteuse de blues et de jazz dans les années 40 de Strange Fruit qui fait l’objet des deux derniers chapitres. Les deux premières se sont servies de la musique et de leur voix pour parler de leurs revendications contre le racisme, le patriarcat et leur émancipation. elles sont alors des précurseuses, donnant des outils pour les luttes contre la ségrégation et pour le féminisme à venir. Parce qu’elles étaient des femmes noires, leur contribution que ce soit pour la musique ou pour le militantisme est souvent effacé et déformé. Listes des chapitres et thèmes autour de Gertrude Ma Rainey et Bessie Smith: -Idéologie, sexualité, vie domestique -Rivales, petites amies, coseillères -Thématique du voyage dans le blues des femmes -Bessie Smith, Gertrude “Ma” Rainey et les politiques de la contestation blues -Spiritualité et conscience de soi -Le Blues et l’esthétique noire Billie Holiday, chanteuse des années 40, a été réduite à une chanteuse de chansons d’amour, qui ne comprenait pas le sens et la portée de…

Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, Tania de Montaigne
Avant , biographie , Essai / 21 avril 2019

Ce court essai raconte l’histoire méconnue de Claudette Colvin et la raison pour laquelle elle a été effacée de l’histoire au profit de Rosa Parks et de Martin Luther King. A 15 ans, dans l’Alabama ségrégationniste, Claudette Colvin refuse de céder sa place à une personne blanche dans un bus. Claudette Colvin aurait pu être Rosa Parks, mais elle ne sera pas utilisée comme symbole quand elle tombera enceinte, sans être mariée, d’un noir très clair de peau. Elle a pourtant activement participé à la lutte contre la ségrégation, et de ses mésaventures, les activistes s’appuieront et, ce, malgré elles. Le livre retrace au delà de son histoire celle de l’invisibilisation de Claudette Colvin malgré son sacrifice, et aussi celle, dans une moindre mesure, des femmes ayant participé au Boycott et de Rosa Parks qui permettront de par leur courage à Martin Luther King de devenir e père de la lutte pour les droits civiques. Tania de Montaigne souligne dans son livre des exemples de racisme toujours actuel, nous rappelant que la lutte contre cette oppression reste d’actualité. Ce livre m’a fait découvrir (sans doute un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais, sans doute) Jim Crow et souligne…

La pensée féministe noire, Patricia Hill Collins
Avant , Essai / 21 avril 2019

Voici un ouvrage massif et documenté sur la pensée féministe noire qui est un vrai coup de cœur dans la bibliothèque de ce site. Il s’agit d’un best seller publié en 1990 aux Etats-Unis et qui a été traduit en 2016 par la maison d’édition canadienne remue-ménage. Après une préface de la traductrice et les préfaces des deux éditions de l’autrice, la première partie explique l’histoire du féminisme afro-américain, les difficultés auquel il a fait face, mais également revient en détail sur les oppressions que subissent les afro-américaines et l’importance de l’entraide dans la communauté, en n’excluant aucun oppresseur : l’homme blanc, la femme blanche, l’homme noir. L’ouvrage fait référence à de nombreuses sources de connaissances situées pour définir l’oppression intersectionnelle que subissent les africaines américaines: toutes les femmes ne sont pas des universitaires, comme Sojourner Truth, militante du XIXème siècle qui ne savait ni lire ni écrire. La première partie entreprend de définir le féminisme noir, la deuxième décline et approfondit des thèmes. Personnellement, le plus enrichissant et le plus marquant a été celui sur la politique sexuelle, où l’autrice décrit les stéréotypes concernant les femmes noires et la sexualité en plusieurs figures caricaturales et les conséquences que cela…

Afrofem, collectif Mwasi
Avant , Essai , Recueil / 3 mars 2019

Le collectif Mwasi,collectif non-mixte afroféministe. Mwasi, qui veut dire “femme” en kongolais, a publié aux éditions Syllepse un petit recueil, combinant des déclarations politiques du collectif et des essais sur divers sujets sur le misogynoir en France. Malgré sa taille, ce livre constitue une très bonne introduction et m’a ouvert les yeux sur certaines facettes du racisme en France que j’ignorais. Voici la liste de ses chapitres : La nécessité d’un afroféminisme au quotidien 1. Nous sommes le rêve le plus féroce de nos ancêtres 2. Négrophobie partout, justice nulle part Lettre au féminisme blanc Déclaration pour la journée international des femmes 2017 3. De la lutte des classe: qui fait le ménage à la fête de l’Huma ? 31 mars 2016: cortège anti-raciste contre la loi travail 4. Qui nous protège de la police ? 5. Queer sans strass ni paillettes 6. S’aimer politique entre femme noires et hommes noirs. 7. Internationalisme: Nous somme africain.es Déclaration des féministes noires au forum internationale des féminismes à Bahia (Brésil) J’ai tellement de choses à dire. Mais les gens ne m’invitent ici que parler que de ça. 8. La flamboyance 1976, l’affirmation d’un féminisme noir en France

Nos cerveaux, tous pareils, tous différents, de Catherine Vidal
Avant , Essai , Livre / 11 février 2019

Ce petit livre, facile d’accès, appartenant à la même collection que Femmes et santé, encore une affaire d’hommes ?, se concentre à démonter les stéréotypes autour des cerveaux des femmes et des hommes ainsi que certaines hormones sur lequel l’essentialisme se repose quand il cherche une base scientifique qui est infondée. La vidé est clairement pédagogique: le style est simple et va droit au but, l’introduction tente de prendre la main n’importe quel(le) lecteurice, et ce quel que soit son niveau de déconstruction par rapport aux idées qu’on va lui présenter. Non, les cerveaux des femmes et des hommes ne sont fondamentalement pas différents, oui, les cerveaux sont façonnées par l’environnement et la société. Non, ni la testostérone ni l’ocytocine ne condamnent les hommes à l’agressivité et les femmes à l’empathie et l’amour inné de leur progéniture. Le seul reproche que je fais à ce livre: qu’il ne nomme pas explicitement les personnes intersexes et les personnes transgenre, alors qu’ils sont respectivement décrits (si j’ai bien compris) et que le sujet de sexe et du genre est abordé. Je pense que c’est lié à un choix de concision mais ça m’a manqué. Site de l’éditeur

Pouvoir et violence sexiste, Andrea Dworkin
Essai , Recueil / 6 novembre 2018

Ce petit recueil (format A6) est la première traduction française publiée. Il contient 5 textes qui se retrouvent dans le recueil publié par Syllepse (à la traduction près) Le premier texte, “Écrire” est un extrait autour de l’écriture de la “lettre à E.”. C’est un extrait assez lyrique et puissant, qui présente l’avantage d’être moins trigger que le texte complet (qui évoque des violences sexuelles et des tentatives de suicide) Le deuxième texte, “Tuerie à Montréal” est une retranscription de son discours suite au gynocide à l’école polytechnique de Montréal. Le troisième texte, “le pouvoir” est un mini-essai très important où Dworkin analyse le patriarcat sous forme de pouvoir que les hommes ont. Le quatrième texte, “Prostitution et domination masculine”, qui est également un discours, explique en quoi la prostitution est un outil du patriarcat qu’il est urgent d’abolir. Le cinquième texte, “Souvenez-vous, résistez, ne pliez pas”, qui a donné le titre, fait le bilan de l’avancée du féminisme et montre ce qu’il reste à faire, ainsi que l’attitude que les féministes doivent conserver.

Féminismes islamiques de Zahra Ali
Avant , Essai , Recueil / 29 octobre 2018

Voici un recueil de textes introduisant aux féminismes islamiques. Après une introduction de Mme Ali rappelant (ou nous apprenant ?) que féminismes et islam ne sont pas incompatibles, elle donne la parole à plusieurs féministes musulmanes de différentes nationalités. Chaque texte est introduit par une brève présentation de l’autrice ainsi que du contexte de l’écrit qui suit). N’étant pas musulmane, je ne suis pas à l’aise avec cette religion d’un oint de vue des connaissances. On n’est pas nécessairement perdue dans le livre, mais je pense qu’une musulmane comprendrait mieux le livre que moi. Voilà un résumé des idées qui sont abordées dans l’ouvrage: -Les hommes de religion musulmans ont interprété le Coran de manière à soutenir des idées patriarcales, tout en rejetant le féminisme comme une idée occidentale. Si du coté de l’Occident, on peut avoir une image que Islam et féminisme sont incompatibles, les hommes de religion s’appuient également sur cette idée pour maintenir le patriarcat, que ce soit dans l’islam et dans leur vie privée. -dans tous les pays musulmans, il y a des femmes croyantes, qui militent en s’appuyant sur les textes originaux pour montrer et lutter contre le patriarcat. Le texte d’origine est beaucoup moins…

Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas, Andrea Dworkin
Avant , Essai , Livre , Recueil / 20 septembre 2018

Cet ouvrage est un recueil de traductions de divers écrits d’Andrea Dworkin. En première partie, on retrouve la lettre autobiographique “Premier amour” (version anglaise ici), lettre écrite à l’attention d’un amour crétois, et ma vie d’écrivaine. Deux morceaux de vie extrêmement durs sur lequel les TW suivants s’appliquent: viol, torture, mort, suicide, violences conjugales. En deuxième partie, on retrouve des analyses autour du féminisme: -l’interview à cran est assez décousu, et s’isncrit dans la continuité de la première partie: un peu autobiographique, avec des prémisses de la mode de pensée dworkinienne. -ensuite, vient un texte présentant Kate Millett, dont le livre Sexual politics (Politique du mâle) est la bible de l’autrice. -Une analyse poussée montrant la dangerosité de l’argument de la supériorité biologique qui a été utilisé par des femmes, que Andrea Dworkin rapproche avec les arguments des nazis sur la supériorité des aryens. -Une analyse sur le pouvoir, et plus précisément, les pouvoir des hommes et ce qui leur permettent de faire. Andrea Dworkin en voit 7! le soi, la force physique, la terreur, le pouvoir de nommer, le pouvoir de propriété, le pouvoir de l’argent, le pouvoir du sexe -Le dernier texte revient dans le côté autobiographique, et…